Orange Blossom

Orange Blossom

Musique électronique - France

Vendredi 12 Juillet

Impossible de ranger Orange Blossom dans une boîte quand bien même elle contiendrait le monde, car Orange Blossom va bien plus loin que de “la musique du monde”.

Orange Blossom est la vision de Carlos Robles Arenas, un compositeur mexicain basé à Nantes qui est allé piocher dans la tradition turque, égyptienne, malienne, sénégalaise et cubaine, avec des voix chantées en arabe, persan et portugais pour offrir au monde un quatrième album de musique actuelle, limpide et mystérieux à la fois. Attirants comme un chant de sirène, ces treize nouveaux morceaux depuis dix ans nous baladent entre un dance floor déchainé et une salle de méditation sans aucune contradiction. Si la beauté avait une bande son, il y aurait des morceaux d’Orange Blossom dedans.

 

Le dernier album d’Orange Blossom est paru en 2014, mais sa musique entre temps a vécu mille vies, sur scène bien sûr où deux machines inédites de François Delarozière, le génial concepteur des Machines de l’île de Nantes, étaient des membres à part entière du groupe. Mais aussi via la série “Marseille” sur Netflix avec le titre “Ya sidi” en générique ou autres téléfilms turques et d’ailleurs, où Orange Blossom a embelli les images de réalisateurs tombés amoureux de leur son à nul autre pareil.

Carlos Robles Arenas a intégré le groupe deux ans après sa création, il est maintenant celui qui le porte, le chef d’orchestre libre et sans tabou, vivant avec de la musique plein la tête et le corps, capable d’oser repousser les frontières tout en ayant une maitrise presque chirurgicale du son (qu’il veut) parfait. Carlos laisse aux autres le soin de définir Orange Blossom : “On est tous la musique du monde de quelqu’un d’autre”, lui se sert de musique venues de la tradition comme un peintre se sert de couleurs pour un tableau et y rajoute sa culture faîte d’ordinateurs et de sons percussifs.

Loin de toute idée d’appropriation culturelle, Carlos RoblesArenas et Orange Blossom doivent digérer toutes ces musiques issues de la tradition qu’ils admirent tant pour en faire quelque chose de personnel et universel, épaulé par son goût de l’électro et avec du violon “qui m’apporte une part de nostalgie” bien présent pour équilibrer l’ensemble. Et les voix dans tout cela ? “Les voix sont pour moi un instrument, le sens du texte n’a que très peu d’importance, c’est l’interprétation au moment T qui m’intéresse”. En arabe, persan ou portugais, il a confiance dans les textes de ses chanteuses qui piochent souvent elles aussi dans la tradition. Ces voix sont-elles les sirènes du titre ? Nul ne le saura, mais elles contribuent à la sensation de beauté que dégage cet album

 

La musique d’Orange Blossom à bien des égards s’apparente dans sa construction à de la musique classique et les morceaux sont tout sauf des collages.

A découvrir à Terres du Son !

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