Interview de Toukan Toukan

Comment décririez-vous votre univers (DA et Musique) ?

Laure : C’est une bonne question mais on peut parler de colorful pop parce que notre musique est pleine d’énergie et de couleur. C’est très difficile de mettre une étiquette sur notre musique parce qu’elle est plurielle et aussi fluctue en fonction de nos envies. Elle est rythmique et on veut vraiment communiquer du positif ! Mais dans tous les cas, c’est de la pop.

 

Comment vous vous décririez en tant que personne?

Étienne : Il y a nos alter egos Toukan Toukan qui sont une projection de ce qu’on voudrait être et puis il y a nous dans la vraie vie. *rires*

Laure : Ces alter ego sont tout l’inverse de nous au quotidien qui sommes fermé·es, timides… La musique nous aide aussi car j’ai toujours été réservée et timide. Arrivée à l’âge adulte, j’ai eu envie de me sentir mieux dans ma peau et au final, rien de tel que d’être sur une scène parce qu’une fois que tu as fait un concert devant des gens, il n’y a plus rien qui t’arrête. Donc je dirai qu’en ce moment, je suis en transition vers le lâcher prise et grâce à la scène je deviens quelqu’un d’autre. 

 

Vous êtes deux ami·es qui font de la musique, comment s’est passée votre rencontre ?

Laure : C’était il y a longtemps ! Etienne faisait déjà de la musique et était dans un groupe de musique. J’avais envie de faire de la musique mais je ne m’étais jamais permise d’imaginer faire ce genre de métier qui est assez particulier. J’avais déjà une sensibilité artistique et à force de traîner avec lui et ses ami·es musicien·nes, il m’a fait découvrir une école de musique qui s’appelle Jazz à Tours.Donc on se croisait dans les couloirs et très vite on a eu beaucoup de projets en commun, on a fait du jazz, de la bossa nova,… Et c’est comme ça qu’on s’est rendu compte qu’on avait une vision de la musique assez commune, pas limitée à un style en particulier, et qu’on avait envie de se dépasser. 

 

D’où vient le projet Toukan Toukan ?

Etienne: Le projet est né de la continuité de nos projets à l’école, on avait beaucoup de projets tous les deux mais avec beaucoup d’autres personnes. Au final on s’est retrouvé·es sur un gros projet tous les deux qui allait devenir Toukan Toukan, les gens sont parti·es au fur et à mesure et on s’est retrouvé·es tous les deux. On s’est donc dit que depuis le temps, il fallait faire un projet à deux. 

 

D’où vient ce nom Toukan Toukan ? 

Laure : On était dans un mood un peu voyage, d’envie d’évasion. On est toujours un peu dedans d’ailleurs ! 

Étienne : Comme il y avait des inspirations world dans ce qu’on faisait à l’école (bossa nova, latino,..), on avait envie de récupérer ces rythmes et ces couleurs pour les récupérer dans la pop. Et pour le nom Toukan Toukan, c’était hyper mémo technique, à la fois rythmique et dans la dualité. Donc c’était vraiment une évidence. 

 

Quelles sont vos inspirations artistiques ?

Laure : Je me rappelle qu’on a énormément écouté Polo & Pan. Moi je suis super fan de Lana Del Rey, Mø, j’adore les projets féminins, très girl power et j’étais très admirative de ces artistes. 

Étienne: On aime aussi les grosses productions comme Tame Impala, Metronomy, ce sont des artistes qui sont très reconnaissables. Placebo, dès la première note de batterie, on les reconnaît direct et on aimerait nous aussi pouvoir apporter notre patte et cette reconnaissance à notre musique. 

Laure : Venant d’une école de jazz, les effets ou encore l’auto tune étaient vraiment nouveaux. Et tout ça, ça a été vraiment une espèce de laboratoire expérimental où on a réfléchi à comment s’inspirer de tout ça en ayant seulement la voix et la batterie à l’époque. 

 

Ça vous fait quoi de jouer dans votre région ?

Laure : C’est génial, on est très fier·es parce qu’on avait déjà joué il y a 7 ans à Terre du Son en temps que Coup de Cœur, et ça a été notre vraie première scène. On sentait qu’on rentrait dans le bain d’un truc énorme. C’était incroyable et ça reste un des plus beaux souvenirs pour le groupe. 

 

Et 7 ans après, qu’est ce qui a changé ?

Étienne : Il y a plus de lâcher prise, c’est vraiment ce qu’on essaye d’amener au projet et on y arrive de plus en plus sur scène et aussi dans la vie. La musique aussi a un peu changé, on vient plus sur des paroles en français. 

 

Vous parlez beaucoup de lâcher prise, comment le définiriez-vous ?

Laure : C’est avant tout personnel, car tout artiste a des choses à dire et à exprimer. Nous, on a nos propres blocages ! Par exemple, pour moi de me dire qu’on va monter sur scène et que plein de gens vont nous regarder, pour moi c’est presque cauchemardesque. Le lâcher prise m’aide vraiment avec ça ! 

Etienne : En gros, la société a déjà plein de plafonds de verres alors nous on a décidé de casser les nôtres avec le lâcher prise ! 

 

Qu’est ce que vous diriez à des personnes qui n’ont pas forcément un parcours musical mais qui ont envie de se lancer ?

Laure : Il faut tenter, on se prend forcément des coups durs et c’est pas toujours simple mais au final c’est tellement kiffant ! Chacun a son moyen d’expression, ça peut être l’écriture, la peinture ou la musique, mais il ne faut pas garder cela enfoui en soi. Alors même s’il y a une petite envie d’essayer, il faut la saisir ! Faire de la musique aujourd’hui, c’est simple ! Nous, on a jamais eu de matos qui coûte super cher (on a toujours notre batterie du début), donc il faut avancer et ne pas trop se poser de questions. 

Étienne : Oui, tu peux te poser beaucoup de questions au début sur comment faire les choses, mais au final il faut surtout avancer, s’améliorer petit à petit et ne pas se bloquer. 

 

Propos recueillis par : Lou et Aude

Photos : Axel Villers