Est-ce que vous pouvez vous présenter en 3 mots chacune ? 

Marie-Claude : Moi c’est Marie Claude je suis batteuse dans le groupe, je chante un peu, je fais un peu de compo et je suis un peu chiante, passionnée et énervée. *rires*

Alice : Moi c’est Alice, je suis chanteuse lead guitariste, je fais de la basse aussi, j’ai co fondé SHE WOLF, je suis compositrice du groupe. Et en 3 mots, passionnée aussi, fatiguée et maligne.

Fanny : Salut moi c’est Fanny, je suis bassiste dans SHE WOLF, et je travaille aussi dans une structure qui produit notamment SHE WOLF et d’autres groupes de musique qui sont portés par des femmes et d’autres personnes minorisées. Et en 3 mots, je suis joyeuse, chiante pour mes collègues et passionnée aussi.

 

Comment vous êtes-vous rencontrées ?

Alice : On s’est rencontrées à Paris. J’ai passé une annonce pour fonder un groupe de rock grunge et on s’est rencontré·es comme ça avec Marie-Claude. Moi je commençais le chant et Marie-Claude voulait se mettre à la batterie donc on a commencé le groupe comme ça et assez vite on a embauché Fanny a la base. On a eu quelques petits changements de line  up en cours de route et notre album sorti en 2018 a marqué le début de notre trio. 

 

Quel est votre parcours musical ?

Marie-Claude : Moi, je suis clarinettiste à la base, et très vite je me suis mis au rock industriel à la machine. Et à la base le grunge c’est pas trop mon univers c’est plus celui d’Alice mais j’étais contente de découvrir un autre univers. 

Alice : Alors moi pendant que Marie-Claude faisait de la clarinette moi je faisais du saxophone, et puis au lycée j’ai développé un goût pour la guitare et  le rock. Et c’est à 25 ans que je suis arrivée au chant et SHE WOLF c’est mon premier groupe.

Fanny : Moi j’ai fait du piano étant jeune, de la flûte de pan et j’avais pas en tête d’être dans un groupe et c’est la rencontre avec Marie-Claude et avec Alice ensuite ou j’ai commencé à faire de la basse. Et SHE WOLF a été une révélation.

 

A quel genre de musique vous identifiez-vous ? Et comment décririez-vous votre musique ?

C’est plus grunge, mais après notre univers s’est vachement élargi, on a aussi des morceaux plus slame tribale avec du chant en anglais, c’est une musique d’expression. La scène et notre moyen d’expression pour se libérer. 

 

Est-ce que vous pensez que le fait d’être des femmes a été une barrière pour évoluer dans le monde rock ?

C’est assez compliqué de répondre, c’est plus difficile d’être une fille et faire du rock on a eu beaucoup de remarques, même si là ça va mieux en 2023, il y a plus d’ouverture d’esprit. Mais d’abord on fait de la musique car on s’entend bien et pas parce qu’on est 3 filles. Après chacune gère comme elle peut et comme elle veut ces soucis d’inégalités. Pour rejoindre la question d’avant, si je viens du classique c’est parce que mon père a décidé que je ferais du saxophone et qu’il était fan de jazz, donc déjà là je ne pouvais faire ce que je voulais. Toute ma vie j’ai eu l’impression de devoir me battre pour finir par faire ce que je voulais. Après je veux pas être une vitrine, je me sens pas femme ou homme ou discriminé, c’est les autres qui créent ca. 

 

Avez-vous déjà eu des retours de personnes qui s’identifient à vous ?

Fanny : Bien sûr on a eu des retours de femmes qui ont arrêté, parce qu’elles n’avaient pas de modèles et je suis fière de porter quelque chose juste avec le fait d’être femme. On a besoin de diversité sur scène, à la télé, partout et que le vrai monde soit représenté partout. Je trouve ça cool de porter ce message juste en étant femme parce qu’on n’a rien de militant. 

Alice : Moi je pense que le jour où on aura vraiment gagné c’est le jour où on arrêtera de souligner notre appartenance à une minorité parce que parfois ça prend le pas sur la musique et tout tourne autour de ça. Je trouve que le comble du respect pour un groupe c’est de juste parler de sa musique. Moi je musicienne et féministe mais je ne suis pas musicienne féministe et parfois je sature d’être rattachée à mon statut de minorité. 

 

Vous chantez principalement en anglais, pourquoi ce choix ?

Fanny : Alice parle super bien anglais ! *rires*

Alice : Ça vient des influences des groupes anglophones qui nous ont inspirées donc c’est venu naturellement. Et on préfère l’anglais au français car c’est plus nonchalant. 

 

Vous avez fait un EP et deux albums, vous avec du nouveau qui arrive ?

C’est en gestation, on sait pas encore ce qu’on va sortir et comment, on se cherche encore sur la compo, sur la création SHE WOLF.

 

Pourquoi SHE WOLF ?

Ça vient de la louve et des images associées, de la maternité, l’image de la prostituée de la meute. Ça mélange plein de choses !

 

Propos recueillis par : Lou et Aude

Photos : Jumanji Raw