Julie Morvant, la com’ de TDS

Autrice : Aude O | Crédit photos : Lonashoot / Co. photographi

Julie Morvant : « La communication, c’est l’écho de l’engagement du festival »

À l’occasion de cette édition anniversaire, Julie Morvant, chargée de communication et des relations presse du festival Terres du Son, revient sur les coulisses de son métier, les engagements écologiques et inclusifs du festival, et les temps forts de cette 20ᵉ édition.

Julie Morvant

Crédit photo : Lonashoot

Peux-tu nous présenter ton rôle au sein de Terres du Son ?

Je suis chargée de communication et des relations presse. Mon rôle est assez large : je coordonne toute la stratégie de communication, aussi bien numérique que physique. Cela comprend la gestion du plan com’, les partenariats médias (radios, télévisions, presse écrite), mais aussi la communication interne, en lien avec les bénévoles.

Quand commence la préparation d’une édition ?

La préparation est cyclique. Dès septembre, je commence à travailler sur la direction artistique de l’édition suivante, notamment l’identité graphique. Depuis deux ans, on collabore avec l’agence Nouvelle Cuisine pour la création visuelle. Les premières annonces d’artistes arrivent vers novembre-décembre, et tout s’enchaîne ensuite : plan de com, rétroplanning réseaux sociaux, affichage, et relance des partenaires.

Quels sont les enjeux spécifiques à la communication d’un grand festival comme Terres du Son ?

Nous avons une large communauté à fédérer et entretenir. Ce n’est pas toujours simple : plus la communauté est grande, plus la loi doit être précise, fluide et engageante. On tient aussi à travailler avec le territoire local : faire venir des publics voisins, valoriser les partenaires, entretenir un ancrage territorial fort.

Comment est composée l’équipe communication ?

À l’année, je suis seule sur le poste. Je bénéficie d’un renfort avec une alternance ou un stage long à partir de février. Cette personne prend en charge les réseaux sociaux, la déclinaison de contenus, et m’assiste sur l’ensemble des actions de com’.

Terres du Son est reconnu pour son engagement écoresponsable. Comment cela se traduit-il concrètement dans la communication ?

On a drastiquement réduit notre communication imprimée. On fait très attention aux supports utilisés, notamment en différenciant les visuels numériques (fonds noirs) et print (fonds clairs) pour limiter l’usage d’encre. Notre site web est écoconçu et totalement accessible, grâce à une collaboration étroite avec notre webmaster Ludo. On applique également une charte des contenus inclusifs, votée par le CA, pour garantir l’inclusivité dans le langage et les visuels.

Selon toi, la communication peut-elle changer les comportements du public ?

Pas en amont, malheureusement. Les festivaliers ne viennent pas pour l’aspect écoresponsable. Mais sur site, pendant les trois jours du festival, on sent que les actions concrètes ont un vrai impact. C’est là que la prise de conscience opère : en observant, en échangeant, en expérimentant.

Qu’est-ce qui te motive le plus dans ta mission ?

L’aspect inclusion totale. Que ce soit pour les personnes en situation de handicap ou via une communication accessible et lisible, je trouve important de faire attention à chaque détail. On travaille beaucoup là-dessus : polices adaptées, contrastes, lisibilité, accessibilité numérique… C’est un vrai engagement collectif.

Quelle serait ta vision idéale pour la com’ d’un festival 100 % écoresponsable ?

Dans un monde idéal, on réussirait à réduire drastiquement notre empreinte carbone. Mais la com’ numérique elle-même pollue. On est dans un paradoxe : on ne peut pas ne pas communiquer, sinon le festival ne vivrait pas. Alors on cherche un équilibre, et on échange beaucoup avec d’autres festivals à travers la FRACAMA pour s’améliorer.

Quels temps forts souhaites-tu particulièrement mettre en avant cette année ?

Tout ce qui touche aux animations des 20 ans ! On a pensé à créer un souvenir par jour pour les festivaliers. Le show de la Color Wheels sur la prairie, le plateau TV des 20 ans, les tatouages éphémères avec le nouveau sigle du festival (inspiré à la fois de l’arc-en-ciel LGBTQIA+ et du symbole de l’influence)… C’est une année de partage, de souvenirs et d’émotion, pour les festivaliers comme pour les bénévoles et partenaires historiques.

#TDS 20 ans

Crédit photo: Lonashoot

Effectivement, on a vu que le festival s’était offert un tout nouveau sigle pour ses 20 ans. Peux-tu nous en dire plus sur sa signification et sa création ?

Ce sigle, c’est un peu notre nouveau repère visuel, pensé pour être intemporel et symbolique. Il a été créé par l’agence Nouvelle Cuisine, avec qui on collabore pour l’identité graphique du festival. L’idée, c’était de résumer en une forme simple nos deux valeurs piliers :

  • Le Développement durable (DD) représenté par la fleur 
  • L’inclusion, représentée par un arc-en-ciel, initialement décliné avec les couleurs de la communauté LGBTQIA+ et aussi par un petit œil en croissant de lune, presque comme un symbole de transmission ou d’énergie.

On voulait un visuel qui puisse nous accompagner d’année en année, au-delà des 20 ans, et qui soit facile à identifier, à décliner, et même à porter ! Cette année, les festivaliers peuvent par exemple se le faire poser en tatouage éphémère à la boutique du festival. C’est une manière de s’approprier l’identité de Terres du Son, au-delà de l’affiche.

Est-ce que ce travail au sein du festival t’a changée personnellement ?

Oui, bien sûr. Ça m’a rendue encore plus attentive aux questions d’accessibilité, d’inclusion, d’écologie, même si j’y étais déjà sensible. Et à l’inverse, j’espère aussi avoir apporté ma pierre à l’édifice, en construisant des outils et des réflexes de communication plus responsables, en équipe.