Dirty Crew en interview
Autrices : Aude O + Charline | Crédit Photos : Chloé Viratelle
À l’occasion des 20 ans de Terres du Son, le Dirty Crew s’est vu confier une carte blanche pour imaginer une scène à leur image. Un pari réussi ! Rencontre avec les membres de ce collectif tourangeau qui mêle passion, engagement local et énergie contagieuse.

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?
Corentin : Moi c’est Corentin, mon nom d’artiste c’est Aldo. Je suis DJ au sein du Dirty Crew.
Florian Alexandre : Moi c’est Florian Alexandre, dit Flax, mon nom de scène c’est Alexandre 2. Je suis un des cofondateurs du Dirty Crew.
Florian : Je suis Florian, le second cofondateur. Je m’occupe surtout de la partie administrative, production et budget.
Arthur : Je m’appelle Arthur, connu sous le nom de Tut ou La Fine Groove en duo avec Babe. Je suis le troisième cofondateur du Dirty Crew. Je suis designer de formation, donc je gère toute la partie graphique… et un peu barman aussi, mais ça ne me sert pas ici (rires). Ah, et DJ également !
Comment est né le Dirty Crew ? Et comment décririez-vous votre univers musical ?
Florian Alexandre : C’est né un peu par hasard. On avait tous commencé à mixer, on se connaissait sans être vraiment proches.
J’ai croisé Vava en terrasse d’un bar à Tours, le Tourangean, et je lui ai proposé de mixer avec moi au Citizen. Ensuite, on a rencontré Tut et on lui a proposé de faire une soirée avec nous. Ça a marché direct.
Le lendemain, on est allés manger ensemble, et Corentin nous a proposé de monter un truc ensemble, pour voir… Trois ans plus tard, on y est toujours ! Une synergie née sans attentes, juste avec l’envie commune de faire de la musique.
Corentin : On s’est laissés porter. On n’a jamais mis la barre trop haut, on a avancé pas à pas. Les gens accrochaient, alors on continuait.
Côté musical, on va de l’acid techno à la groove mentale, en passant par des trucs plus joyeux et dansants. On aime la diversité : proposer une palette large, qui évolue selon les lieux et les événements.

Quel a été votre premier contact avec Terres du Son ?
Florian Alexandre : En tant que festivaliers, il y a plusieurs années. Moi j’y allais même quand j’étais mineur, c’était un des premiers festivals que j’ai fait.
Florian : Pour la partie scène, on est entrés en contact avec Mickaël, le programmateur. On voulait discuter d’une scène électronique, comme la scène Soleil de l’an dernier. Ça a tout de suite matché entre nous.
Que représente cette carte blanche pour les 20 ans du festival ?
Florian : On est hyper fiers. Ce n’est pas juste une scène Dirty Crew, on a invité des artistes qu’on aime, humainement et musicalement, et qui sont actifs sur la scène tourangelle.
Arthur : L’idée, c’était de montrer la richesse de la musique électronique locale, de proposer plusieurs esthétiques, et pas seulement celles qu’on joue habituellement. C’est une forme de reconnaissance locale aussi.
Florian : Et puis moi, j’y vais depuis 15 ans à ce festival ! Il y a une part de nostalgie. Aujourd’hui, on peut y proposer une scène complète, avec scénographie, programmation, administration… tout en local !
Justement, quels partenaires ont contribué à ce projet ?
Florian : Pour la scénographie, on a bossé avec EkoDeco, Guillaume et Raphaël, qui ont tout fait en bois de récupération. C’est une scénographie réutilisable à plus de 70 %. On réemploie d’ailleurs des éléments qu’on avait pour une soirée à Aquabionic.
Arthur : Pour la lumière, on a Gaëtan, Tanguy et Joël. Pour le son, c’est Camille qui a tout mis en place. Et côté admin, on a Anaïs qui gère les cachets, les contrats… Tout est pensé pour que tout le monde soit rémunéré.
Florian : Les chapiteaux, c’est avec la Cour des Miracles, Arthur, Jules et Augustin. Et puis bien sûr tous les bénévoles, Clarisse, Marine, Sarah… On ne pourrait pas faire tout ça sans eux.

Comment avez-vous pensé l’expérience public ? Quels retours avez-vous reçus ?
Arthur : Les retours ont été très positifs. Les gens nous ont dit qu’ils se sentaient bien, que ça transpirait la passion. Et ça, ça fait chaud au cœur.
Corentin : On programme nos soirées pour qu’il y ait une évolution musicale. On essaie d’éviter les doublons avec les grosses scènes voisines, pour que notre scène ait une vraie identité.
Florian : On veut que tout le monde s’y retrouve : le public, les artistes, la technique, la prod. Il faut que chaque rouage soit satisfait pour que le projet fonctionne.
Et le lien entre votre démarche et les valeurs écoresponsables du festival ?
Florian : Toute la scénographie est faite en bois récupéré, réutilisable, fabriquée localement. Les artistes sont locaux, le matériel vient de moins de 30 km, les transports sont partagés.
Terres du Son a une vraie politique écoresponsable, et on voulait vraiment s’aligner avec ces valeurs.
Un mot pour les festivaliers qui ne vous connaissent pas encore ?
Arthur : Venez profiter du dernier soir si vous êtes encore là ! Il y a encore plein de styles différents à découvrir.
Florian Alexandre : Et pour ceux qui n’ont pas pu venir, on organise un micro-festival le 31 août à la Brasserie Hoopoe avec nos crews amis : Toujours plus, G-ometrik et La Fine Groove. L’entrée est libre, les musiques variées, et toujours l’accueil chaleureux.
Corentin : Venez vous laisser surprendre. On a commencé comme public, on le reste encore. Cette connexion avec les gens, c’est ce qu’on a toujours voulu entretenir. C’est pour ça qu’on a monté Dirty Crew.

Dirty Crew, c’est plus qu’un collectif : c’est un état d’esprit, une famille musicale, un projet collectif bien ancré sur le territoire tourangeau.